La question de la formation des prêtres a surgi spontanément dans les discussions sur l’Église de demain. Si l’Église doit devenir entièrement synodale, comme le demande le pape François, alors elle est appelée à quitter un mode d’enseignement trop vertical pour investir davantage dans la co-construction des savoirs. Cela représente un changement pour les prêtres et il n’est pas certain que leur formation les y prépare actuellement. Un groupe de travail, comprenant prêtres et laïcs, a commencé à réfléchir à de nouvelles pistes. La question est complexe et aura besoin d’autres approfondissements.

Propositions du groupe de travail

Supprimer les séminaires sous leur forme actuelle (qui date du XVIIe) pour créer des lieux de formation ouverte, avec un double niveau

Une formation initiale commune à tous celles et ceux qui veulent servir l’Église.
Prévoir différents niveaux de formation (universitaire ou non) ; accessibles à tout âge en parallèle de l’exercice d’un métier ou de la poursuite d’autres études ;
Appeler au sein de ce vivier les femmes et les hommes qui ont le désir et les aptitudes à prendre des responsabilités en Église ; un appel qui pourrait être fait non seulement par les évêques mais aussi par les communautés.

Une formation complémentaire pour celles et ceux qui sont appelés à exercer des ministères dans l’Église, sans jamais les couper de la vie en société :
– Proposer une formation avec le nécessaire brassage social, culturel, humain avec une vigilance sur la formation selon plusieurs axes : intellectuel, humain, spirituel, social… ; la formation théologique serait ouverte aux différents courants de la pensée ; la formation humaine et intellectuelle inclurait la philosophie, la littérature, l’histoire, la sociologie, la psychologie, le management, la pédagogie et l’andragogie … L’important serait d’apprendre à chacun à mieux se connaître mais aussi d’aiguiser en chacun l’esprit critique pour développer la maturité de la conscience.
–  Proposer une formation à l’accompagnement spirituel à ceux qui en ont le charisme après discernement.
–  Veiller particulièrement pour ceux qui sont appelés à devenir prêtres (la question de l’ordination des femmes n’a pas été discutée, ni celle du célibat obligatoire) à :
o Donner une solide formation humaine et professionnelle, comportant l’immersion dans un autre cadre/pays ou un engagement d’une année au service des plus pauvres ;
o Offrir plus de place à la formation psychologique, la formation à l’écoute, au discernement, au travail en équipe, au dialogue ;
o Insérer uneformation au dialogue œcuménique et interreligieux ;
o Reculer l’âge de l’ordination à 30 ans en prolongeant le temps du diaconat
avec l’exercice d’un métier pendant au moins deux ans ;
o Limiter la possibilité d’entendre en confession à ceux qui auront suivi une
formation spécifique impliquant un travail sur soi.
Pour toutes ces formations faire en sorte que laïcs et clercs participent conjointement à l’enseignement.

2. Assurer une formation et un accompagnement tout au long de la vie

Proposer une formation continue ouverte à tous, laïcs, diacres, prêtres et évêques, ensemble, sur tous ces domaines, chacun selon son appétence.
Des formations spécifiques dans des domaines dont le monde et /ou l’ ise peuvent avoir besoin: éthique, politique, sociétal/social, sociologique, psychologique, biblique …
Laisser les mouvements ouvrir leurs formations aux prêtres et laïcs suivant les besoins des diocèses
Mettre en place par diocèse ou province une structure de soutien, d’accompagnement (et d’évaluation) qui pose le cadre humain du travail et des responsabilités, de l’engagement, des besoins, des demandes, des rencontres, des propositions, des mandats… A inventer, ces structures pourront être composées de laïcs et de prêtres formés. Elles assurent une rencontre annuelle avec chaque évêque, prêtre, diacre et laïc en responsabilité.

. Conjointement à l’organisation de la formation, redéfinir les ministères dont les communautés chrétiennes ont besoin ainsi que ceux dont le monde a besoin. Rendre ces ministères accessibles indistinctement aux hommes et aux femmes

Sortir de l’image dominante où un prêtre est à la tête d’une paroisse pour aller vers l’idée de différents ministères au service de la communauté chrétienne, elle-même au service du monde ;
Reconnaître la diversité des communautés, celles reposant sur des territoires, des paroisses, des mouvements de vie spirituelle ou d’action catholique ou d’autres services, s’efforçant de répondre, en contribuant aux activités du monde, aux besoins de la société. Les défis actuels du monde sont à mettre en perspective comme autant de lieux de partage avec le monde (Théobald). Il y a là une continuité dans les modes de rencontre avec le Christ qui interpelle la séparation temporel/spirituel.