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Bonne lecture et bonne réflexion

Présentation de l'”instrumentum laboris”

une brève présentation de l’instrumentum laboris, faite par Mgr Descubes, archevêque émérite de Rouen

La synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire.

(Pape François 17 octobre 2015)

BRÈVE PRÉSENTATION DU DOCUMENT DE TRAVAIL

POUR LA 1ère SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE

DU SYNODE DES ÉVÊQUES

Octobre 2023

Pour une Église synodale. Une expérience intégrale

  1. Un fondement :

  • Avant d’être une doctrine, la synodalité est une pratique de communion, de participation et de mission.

  • Tous les fidèles du Christ sont concernés. Le sacrement du baptême fonde leur dignité commune. Fils et filles de Dieu, membres de sa famille, et donc frères et sœurs en Christ, habités par l’unique Esprit, tous sont envoyés pour accomplir la mission que le Christ confie à son Eglise.

  • Dans cet horizon de communion, l’Église doit être de plus en plus synodale dans ses institutions, ses structures et ses procédures.

  1. Quelques cactéristiques :

  • Une Église synodale est :

    • Une Église de l’écoute : écoute de l’Esprit Saint qui se manifeste dans la Parole et les événements de l’histoire, entre les personnes et entre les communautés ecclésiales à tous les niveaux (local, continental et universel).

    • Une Église de la rencontre et du dialogue y compris avec les croyants des autres religions, avec les cultures et les sociétés où elle est insérée.

    • Une Église ouverte et accueillante à tous dans leur diversité.

    • Un Église apte à gérer les tensions sans se laisser écraser par elles.

  • Seul le mystère de Dieu est inépuisable. Aussi marcher ensemble (sun-odos) c’est avoir conscience de ses limites liées à la finitude humaine. Beaucoup de choses nous dépassent dont nous ne sommes pas capables de porter seuls le poids. Il importe de se méfier de vouloir trouver des solutions immédiates à toutes les situations.

  • L’Église synodale est donc une Église du discernement dans un climat d’écoute et de confiance permettant un vrai partage des expériences.

  1. Proposition d’une méthode : la conversation dans l’Esprit :

  • Préparation personnelle : en se confiant au Père, en dialoguant dans la prière avec le Seigneur Jésus et en se mettant à l’écoute de l’Esprit Saint, chacun prépare sa propre contribution sur laquelle il est appelé à discerner.

  • Prendre la parole et écouter : chacun prend la parole à tour de rôle, à partir de son expérience et de sa prière, et écoute attentivement la contribution des autres.

  • Faire place à l’autre et à l’Autre : chacun partage, à partir de ce que les autres ont dit, ce qui a résonné le plus en lui ou ce qui a suscité le plus de résistance en lui, en se laissant guider par l’Esprit Saint.

  • Construire ensemble : on dialogue ensemble à partir de ce qui a émergé précédemment pour discerner et recueillir le fruit de la conversation dans l’Esprit ; reconnaître les intuitions et les divergences ; identifier les discordances, les obstacles, les questions supplémentaires ; laisser émerger les voix prophétiques. Il est important que chacun puisse se sentir représenté par le résultat de ce travail. Quels sont les pas auxquels l’Esprit Saint nous appelle ensemble ?

  • Chaque temps s’accompagne d’un moment de silence et de prière.

  • Voici qui rappelle les procédures de la Première réunion de Jérusalem (Ac 15).

  1. Conséquences (fiches de travail de l’assemblée d’octobre 2023) :

  • Comment être signe et moyen de l’union avec Dieu et de l’unité du genre humain, vivre une communion qui rayonne, et être tous co-responsables de la mission ?

  • Quels processus, structures et institutions mettre en place dans une Église synodale missionnaire ? Le document reprend le terme systémique qui avait soulevé de nombreuses polémiques lors de la publication du rapport de la CIASE.

  • A noter que les fiches de travail s’ouvrent sur les questions qui ont émergé avec force lors des sept Assemblées continentales :

    • Comment le service de la charité, l’engagement pour la justice et le soin de la maison commune nourrissent-ils la communion dans une Eglise synodale ?

    • Quelle place est reconnue aux pauvres ? Dans une Église synodale, les pauvres, au sens premier de ceux qui vivent dans la pauvreté et l’exclusion sociale, occupent une place centrale. Ils sont les destinataires des soins, mais surtout porteurs d’une Bonne Nouvelle que toute la communauté doit écouter : d’eux, l’Eglise a avant tout quelque chose à apprendre (cf. Lc 6, 20 ; La joie de l’Évangile 198). Une Eglise synodale reconnaît et valorise leur participation active.

  • Sont naturellement abordés les sujets qui préoccupent aujourd’hui l’Eglise : un engagement œcuménique renouvelé, le dialogue avec les religions, la prise en compte des cultures, la place des femmes, les ministères ordonnés et baptismaux, le ministère de l’évêque, l’exercice de l’autorité et des responsabilités, le renforcement de l’institution du Synode lui-même pour qu’il soit l’expression de la collégialité épiscopale au sein d’une Église entièrement synodale.

  • En conclusion, on se rappellera que dans le livre qu’il a écrit pendant la période du Covid, Un temps pour changer, le pape François estime qu’une mise en œuvre loyale et courageuse de la synodalité dans l’Église aidera nos sociétés dans leur recherche et leurs tâtonnements pour de nouveaux fonctionnements démocratiques.

Jean-Charles Descubes

Président de la Fondation Jean Rodhain

Plus forts car vulnérables !

 

Marie-Jo Thiel

Plus forts car vulnérables !

Ce que nous apprennent les abus dans l’Église. Avec la participation de Patrick C. Goujon. Salvator, 2023, 236 pages, 20 €.

Les multiples expressions d’abus, sexuels et spirituels, nécessitent une analyse de leurs causes. La tentation de la toute-puissance atteint ceux qui sont en position de pouvoir. Cela cache souvent un déni de vulnérabilité. Reconnaître que nous sommes vulnérables indique une voie de sortie. Marie-Jo Thiel réfléchit depuis longtemps à partir de ces situations (voir « Prévenir la pédophilie », Études, n° 4239, juin 2017, et son livre Abus sexuels, Presses universitaires de Strasbourg, 2022, voir Études, n° 4298, novembre 2022, p. 134). Elle propose dans ce livre une réflexion théologique sur la notion de vulnérabilité. Loin d’être une faiblesse dont il faudrait se défendre, la reconnaissance de sa fragilité ou de ses blessures peut ouvrir à des relations plus authentiques aux autres et au monde. Sans reconnaissance de sa vulnérabilité, la personne n’est plus qu’un « robot indifférent au prochain ». Le parcours procède de l’analyse de cas concrets, en particulier l’affaire Santier (ancien évêque de Créteil). Cela montre le danger de comprendre le sacerdoce soit comme une protection qui donne tous les droits, soit, à l’inverse, comme un manque qui appelle des compensations. Il importe de décrypter l’arrière-plan anthropologique pour critiquer une anthropologie substantialiste qui minimise la place des relations. Il faut aller jusqu’au niveau théologique, dénonçant le « Dieu pervers » (Maurice Bellet) dont l’« amour » emprisonne au point de nier l’autre. À l’encontre, le Dieu qui se révèle en Jésus est un Dieu blessé. Un dialogue avec Patrick C. Goujon prolonge le propos. Ce dernier donne un épilogue où il réfléchit sur ce que les abus révèlent d’un fonctionnement ecclésiastique qui pose de sérieuses questions. L’issue passe par une écoute des personnes victimes qui fait prendre conscience à l’Église qu’elle sera d’autant plus forte qu’elle se reconnaîtra vulnérable.

François Euvé

Interview de Odile Verier

Dans une série d’interviews des membres de Promesses d’Eglise, nous donnons la parole aux représentant(e)s des mouvements et communautées constituant ce collectif

Aujourd’hui Odile Verier, Déléguée Générale du MCC (Mouvement Chrétien des Cadres et Dirigeants)

Vous trouverez en cliquant ci-dessous l’interview d’Odile Verier