La formation des prêtres

Texte du 6 nov. 2019 à Lourdes

Assemblée Plénière Lourdes 6 novembre 2019

Intégralité du message lu par Dominique Rouyer (CCFD-Terre Solidaire) et Emmanuel Odin(Communauté de l’Emmanuel)

Vous ne vous attendiez peut-être pas à nous voir ensemble à une tribune. Je suis Emmanuel Odin responsable avec mon épouse de la Communauté de l’Emmanuel en France et moi je suis Dominique Rouyer, Secrétaire Nationale du CCFD-Terre Solidaire. Dominique Quinio, Présidente des Semaines Sociales de France ainsi que Guillaume Nicolas délégué général de la DCC sont dans la salle et pourront participer à nos échanges.

Nous sommes venus vous présenter, à l’invitation de Mgr de Moulin-Beaufort, la démarche de notre groupe d’une quarantaine de responsables de mouvements d’Eglise, communautés et associations qui porte aujourd’hui le nom de “Promesses d’Église”. Cette intervention s’inscrit pleinement dans ce que nous avons vécu depuis 2 jours tous ensemble.

Promesses d’Eglise, un nom qui peut paraître un peu présomptueux mais nous ne nous sommes pas toujours appelés ainsi car c’est en avançant que s’est précisée notre démarche et, comme nous allons vous l’expliquer, à chaque étape nous avons changé de nom.

Cette démarche est née du choc qu’a représenté pour nous et pour tant d’autres, la révélation de l’ampleur des abus sexuels commis dans l’Église. Cette découverte a bouleversé beaucoup de responsables d’organisations en lien avec des enfants et des personnes fragiles. Bien avant août 2018, ils avaient pris des mesures pour accompagner les victimes, mettre en place des procédures destinées à éviter ces abus et à sanctionner ceux qui pourraient subvenir. Nous avions le souhait de partager et confronter nos méthodes. C’est la lettre du Pape, faisant le lien entre abus sexuels, abus de pouvoir et abus de conscience et appelant le peuple de Dieu à réagir contre ce qu’il a appelé le cléricalisme, qui nous a fait prendre conscience de l’importance de répondre à cet appel, non pas chacun de son côté mais en rassemblant nos forces et nos diversités pour porter ensemble cette transformation ecclésiale à laquelle il appelle.

1/

Partis d’un petit noyau d’une dizaine d’organisations qui s’étaient exprimées sur le sujet d’une manière ou d’une autre, nous avons eu immédiatement la préoccupation de l’élargir le plus possible à d’autres organisations et nous nous sommes retrouvés vite près d’une trentaine de mouvements, associations, communautés lors de notre première rencontre de mai 2019 à la CEF, pour laquelle nous avions invité nos évêques accompagnateurs respectifs pour dire et se dire comment nous avions reçu cet appel. Nous avons entendu ce jour-là 25 interventions de responsables de mouvements, d’associations, de communautés de statuts et de tailles différentes, un émouvant kaléidoscope qui, malgré sa diversité, ne prétendait pas représenter l’ensemble des catholiques de notre pays, mais qui témoignait d’une volonté commune de répondre à la lettre du Pape.

Nous avons éprouvé une joie de nous retrouver ensemble venant d’horizons si différents avec la volonté de partager et de nous enrichir mutuellement. Nous avons vécu ce jour-là une expérience de communion qui a suscité le désir d’avancer ensemble, dans un amour de l’Eglise, de vivre cette fraternité et de vivre pleinement notre vocation de baptisés.

Et déjà, émergeaient quelques thèmes qui vont ensuite se préciser : l’égale dignité des baptisés, une relation de confiance avec les prêtres et les évêques qui les accompagnaient et le désir de travailler avec eux, la volonté de faire évoluer la gouvernance dans l’Église en commençant par celle, chacun, de sa propre structure. Nous avons parlé ce jour-là collégialité, co-construction des décisions, parité hommes-femmes, dialogue fraternel, mais aussi de donner la parole à ceux qui ne l’ont pas et de la nécessité d’un fonctionnement moins pyramidal. Nous avons parlé également de gouvernance partagée. Nous sommes tous concernés par des situations d’abus d’autorité ou de pouvoir dans nos mouvements, associations et communautés, à titre professionnel ou même familial et s’est exprimé le désir que nos expériences vécues dans nos mouvements puissent aider à revoir les modes de gouvernance dans l’Église. Avec, dès cette première rencontre, un consensus fort sur le souhait de se mettre au service de l’Eglise, de travailler de concert, en pleine collaboration avec les évêques.

Et c’est ainsi que nous nous sommes appelés “Gouvernance en Église”.

2/

Notre deuxième rencontre, en juin 2019, nous a permis d’approfondir le sens de l’appel du Pape. La plupart des organisations participantes sont engagées dans la transformation de notre société, pour la rendre plus juste et plus fraternelle et dans le soutien aux plus vulnérables. En revanche, elles ne s’étaient guère intéressées jusque là, en tant que structures, à la transformation ecclésiale. La lettre du Pape a permis la prise de conscience que les abus sexuels ne constituent que la manifestation la plus grave et la plus révoltante d’une crise profonde qui affecte le fonctionnement de l’institution ecclésiale et que le pape désigne par le mot cléricalisme. Il s’agit, écrit-il, “d’une manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Église qui peut être favorisée aussi bien par les clercs que par les laïcs“. C’est donc ensemble que nous souhaitons imaginer une conversion de l’agir ecclésial. C’est en ce sens que deux apports théologiques nous ont éclairés lors de cette deuxième rencontre sur le sens d’une Église synodale que notre Pape appelle de ses vœux, une Église où chacun est à l’écoute des autres, où chacun accepte d’apprendre des autres et où chacun est au service des autres.

C’est ainsi que notre démarche a changé une première fois de nom et s’est appelée “Synodalité”.

Durant le mois de septembre, Mgr de Moulins Beaufort nous a fait l’honneur et la joie de rencontrer une délégation de notre groupe. Il nous a proposé que deux évêques, Mgr Blanchet et Mgr Fonlupt, suivent nos travaux et il nous a demandé de venir vous présenter notre démarche.

3/

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Nous nous sommes réunis une troisième fois fin septembre. A chaque réunion nous représentons une quarantaine de mouvements et nous sommes autour de 60 à 70 personnes. Nous allons maintenant engager une phase de travail autour des thématiques qui se sont dégagées petit à petit et qui vont demander à être précisées : l’égale dignité des baptisés, la synodalité, le rôle des femmes, le souci des plus vulnérables et des périphéries, c’està-dire de tous ceux qui ont du mal à sentir chez eux dans l’Église, la formation et le mode de vie des clercs, et bien-sûr la lutte contre les abus sexuels. Nous envisageons de planifier tout au long de l’année 2020 un cycle de soirées thématiques, avec apports, réflexions et partage des pratiques, préparées par un petit groupe qui travaillera avec des personnes ressources (théologiens, ecclésiologues, biblistes…), certaines sont déjà intéressées pour y participer.

Par ailleurs et cela compte beaucoup pour nous tous, chacune de nos rencontres est aussi un temps de célébration de la joie et de l’espérance de vivre ensemble cette démarche, joie de se découvrir dans nos diversités et en communion, souci de l’écoute de tous, espérance que cette crise soit l’occasion d’un renouvellement profond de notre manière de faire Église, qu’elle nous appelle tous à une conversion de notre manière de vivre l’Église.

C’est portés par cette espérance et particulièrement par les mouvements de jeunes présents parmi nous, (JOC, MRJC, SGDF, SUF) que nous avons souhaité changer à nouveau de nom et que nous avons choisi  “Promesses d’Église”.

Non pas que nous nous considérions comme l’Église à nous tout seuls, mais comme le disait un des jeunes présents, parce que nous avons envie de rêver l’Église, d’imaginer une Église dans laquelle nous trouverions tous notre place, une Église où nous serions davantage acteurs, sans oublier les plus fragiles.

Nous avons maintenant au moins trois défis à relever :

  1. Réussir à travailler ensemble sur les sujets clefs identifiés, clercs et laïcs, avec nos différences et la diversité de nos sensibilités.
  2. Ne pas rester entre nous, au niveau parisien des responsables de mouvements, et entrer en dialogue au niveau de nos réseaux et de nos paroisses, dans les provinces et diocèses. Nous savons que déjà des initiatives sont prises.
  3. Produire une réflexion de qualité en y associant la parole des sachants et celle des nonsachants en nous mettant à l’écoute de tous, en produisant une synthèse qui pourrait contribuer à un processus de type synodal et à une transformation heureuse de notre Église.

En conclusion, nous pourrions dire que notre souci est de contribuer à ce que l’annonce de l’Évangile reste une bonne nouvelle audible et crédible dans notre société. Le mot “promesse” dit bien notre souci de l’avenir de l’Église et notre conviction que cet avenir est à construire avec l’ensemble du peuple de Dieu. La démarche que nous avons initiée est pour nous un signe de l’Église que nous espérons. C’est une démarche de communion et de synodalité pour participer à la construction de l’Eglise du Christ en nous mettant à l’écoute de l’Esprit Saint.

Nous sommes au début de cette aventure, en recherche, et peut-être que sur ce chemin, nous aurons encore envie de changer de nom !

Nous vous remercions très chaleureusement de la confiance que vous nous avez faite en nous permettant de rendre compte de notre démarche.

Avant d’écouter vos réactions et de répondre à vos questions nous vous proposons de regarder avec nous quelques images tournées lors de notre dernière rencontre, pour mieux sentir l’atmosphère de ce qui se vit entre ces mouvements, associations et communautés.

Lettre du Pape François au peuple de Dieu

« Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (1 Cor 12,26). Ces paroles de saint Paul résonnent avec force en mon cœur alors que je constate, une fois encore, la souffrance vécue par de nombreux mineurs à cause d’abus sexuels, d’abus de pouvoir et de conscience, commis par un nombre important de clercs et de personnes consacrées. Un crime qui génère de profondes blessures faites de douleur et d’impuissance, en premier lieu chez les victimes, mais aussi chez leurs proches et dans toute la communauté, qu’elle soit composée de croyants ou d’incroyants. Considérant le passé, ce que l’on peut faire pour demander pardon et réparation du dommage causé ne sera jamais suffisant. Considérant l’avenir, rien ne doit être négligé pour promouvoir une culture capable non seulement de faire en sorte que de telles situations ne se reproduisent pas mais encore que celles-ci ne puissent trouver de terrains propices pour être dissimulées et perpétuées. La douleur des victimes et de leurs familles est aussi notre douleur ; pour cette raison, il est urgent de réaffirmer une fois encore notre engagement pour garantir la protection des mineurs et des adultes vulnérables.

1. Si un membre souffre

Ces derniers jours est paru un rapport détaillant le vécu d’au moins mille personnes qui ont été victimes d’abus sexuel, d’abus de pouvoir et de conscience, perpétrés par des prêtres pendant à peu près soixante-dix ans. Bien qu’on puisse dire que la majorité des cas appartient au passé, la douleur de nombre de ces victimes nous est parvenue au cours du temps et nous pouvons constater que les blessures infligées ne disparaissent jamais, ce qui nous oblige à condamner avec force ces atrocités et à redoubler d’efforts pour éradiquer cette culture de mort, les blessures ne connaissent jamais de « prescription ». La douleur de ces victimes est une plainte qui monte vers le ciel, qui pénètre jusqu’à l’âme et qui, durant trop longtemps, a été ignorée, silencieuse ou passé sous silence. Mais leur cri a été plus fort que toutes les mesures qui ont entendu le réprimer ou bien qui, en même temps, prétendaient le faire cesser en prenant des décisions qui en augmentaient la gravité jusqu’à tomber dans la complicité. Un cri qui fut entendu par le Seigneur en nous montrant une fois encore de quel côté il veut se tenir. Le Cantique de Marie ne dit pas autre chose et comme un arrière-fond, continue à parcourir l’histoire parce que le Seigneur se souvient de la promesse faite à nos pères : « Il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides » (Lc 1, 51-53) ; et nous ressentons de la honte lorsque nous constatons que notre style de vie a démenti et dément ce que notre voix proclame.

Avec honte et repentir, en tant que communauté ecclésiale, nous reconnaissons que nous n’avons pas su être là où nous le devions, que nous n’avons pas agi en temps voulu en reconnaissant l’ampleur et la gravité du dommage qui était infligé à tant de vies. Nous avons négligé et abandonné les petits. Je fais miennes les paroles de l’alors cardinal Ratzinger lorsque, durant le Chemin de Croix écrit pour le Vendredi Saint de 2005, il s’unit au cri de douleur de tant de victimes en disant avec force : « Que de souillures dans l’Église, et particulièrement parmi ceux qui, dans le sacerdoce, devraient lui appartenir totalement ! Combien d’orgueil et d’autosuffisance ! […] La trahison des disciples, la réception indigne de son Corps et de son Sang sont certainement les plus grandes souffrances du Rédempteur, celles qui lui transpercent le cœur. Il ne nous reste plus qu’à lui adresser, du plus profond de notre âme, ce cri : Kyrie, eleison – Seigneur, sauve-nous (cf. Mt 8, 25) » (Neuvième Station).

2. Tous les membres souffrent avec lui

L’ampleur et la gravité des faits exigent que nous réagissions de manière globale et communautaire. S’il est important et nécessaire pour tout chemin de conversion de prendre connaissance de ce qui s’est passé, cela n’est pourtant pas suffisant. Aujourd’hui nous avons à relever le défi en tant que peuple de Dieu d’assumer la douleur de nos frères blessés dans leur chair et dans leur esprit. Si par le passé l’omission a pu être tenue pour une forme de réponse, nous voulons aujourd’hui que la solidarité, entendue dans son acception plus profonde et exigeante, caractérise notre façon de bâtir le présent et l’avenir, en un espace où les conflits, les tensions et surtout les victimes de tout type d’abus puissent trouver une main tendue qui les protège et les sauve de leur douleur (Cf. Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n.228). Cette solidarité à son tour exige de nous que nous dénoncions tout ce qui met en péril l’intégrité de toute personne. Solidarité qui demande de lutter contre tout type de corruption, spécialement la corruption spirituelle, « car il s’agit d’un aveuglement confortable et autosuffisant où tout finit par sembler licite : la tromperie, la calomnie, l’égoïsme et d’autres formes subtiles d’autoréférentialité, puisque “Satan lui-même se déguise en ange de lumière” (2Co 11,14) » (Exhort. ap. Gaudete et Exsultate, n.165). L’appel de saint Paul à souffrir avec celui qui souffre est le meilleur remède contre toute volonté de continuer à reproduire entre nous les paroles de Caïn : « Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ? » (Gn 4,9).

Je suis conscient de l’effort et du travail réalisés en différentes parties du monde pour garantir et créer les médiations nécessaires pour apporter sécurité et protéger l’intégrité des mineurs et des adultes vulnérables, ainsi que de la mise en œuvre de la tolérance zéro et des façons de rendre compte de la part de tous ceux qui commettent ou dissimulent ces délits. Nous avons tardé dans l’application de ces mesures et sanctions si nécessaires, mais j’ai la conviction qu’elles aideront à garantir une plus grande culture de la protection pour le présent et l’avenir.

Conjointement à ces efforts, il est nécessaire que chaque baptisé se sente engagé dans la transformation ecclésiale et sociale dont nous avons tant besoin. Une telle transformation nécessite la conversion personnelle et communautaire et nous pousse à regarder dans la même direction que celle indiquée par le Seigneur. Ainsi saint Jean-Paul II se plaisait à dire : « Si nous sommes vraiment repartis de la contemplation du Christ, nous devrons savoir le découvrir surtout dans le visage de ceux auxquels il a voulu lui-même s’identifier » (Lett. ap. Novo Millenio Ineunte, n.49). Apprendre à regarder dans la même direction que le Seigneur, à être là où le Seigneur désire que nous soyons, à convertir notre cœur en sa présence. Pour cela, la prière et la pénitence nous aideront. J’invite tout le saint peuple fidèle de Dieu à l’exercice pénitentiel de la prière et du jeûne, conformément au commandement du Seigneur[1], pour réveiller notre conscience, notre solidarité et notre engagement en faveur d’une culture de la protection et du « jamais plus » à tout type et forme d’abus.

Il est impossible d’imaginer une conversion de l’agir ecclésial sans la participation active de toutes les composantes du peuple de Dieu. Plus encore, chaque fois que nous avons tenté de supplanter, de faire taire, d’ignorer, de réduire le peuple de Dieu à de petites élites, nous avons construit des communautés, des projets, des choix théologiques, des spiritualités et des structures sans racine, sans mémoire, sans visage, sans corps et, en définitive, sans vie[2]. Cela se manifeste clairement dans une manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Eglise – si commune dans nombre de communautés dans lesquelles se sont vérifiés des abus sexuels, des abus de pouvoir et de conscience – comme l’est le cléricalisme, cette attitude qui « annule non seulement la personnalité des chrétiens, mais tend également à diminuer et à sous-évaluer la grâce baptismale que l’Esprit Saint a placée dans le cœur de notre peuple »[3]. Le cléricalisme, favorisé par les prêtres eux-mêmes ou par les laïcs, engendre une scission dans le corps ecclésial qui encourage et aide à perpétuer beaucoup des maux que nous dénonçons aujourd’hui. Dire non aux abus, c’est dire non, de façon catégorique, à toute forme de cléricalisme.

Il est toujours bon de rappeler que le Seigneur, « dans l’histoire du salut, a sauvé un peuple. Il n’y a pas d’identité pleine sans l’appartenance à un peuple. C’est pourquoi personne n’est sauvé seul, en tant qu’individu isolé, mais Dieu nous attire en prenant en compte la trame complexe des relations interpersonnelles qui s’établissent dans la communauté humaine : Dieu a voulu entrer dans une dynamique populaire, dans la dynamique d’un peuple » (Exhort. ap. Gaudete et Exsultate, n.6). Ainsi, le seul chemin que nous ayons pour répondre à ce mal qui a gâché tant de vies est celui d’un devoir qui mobilise chacun et appartient à tous comme peuple de Dieu. Cette conscience de nous sentir membre d’un peuple et d’une histoire commune nous permettra de reconnaitre nos péchés et nos erreurs du passé avec une ouverture pénitentielle susceptible de nous laisser renouveler de l’intérieur. Tout ce qui se fait pour éradiquer la culture de l’abus dans nos communautés sans la participation active de tous les membres de l’Eglise ne réussira pas à créer les dynamiques nécessaires pour obtenir une saine et effective transformation. La dimension pénitentielle du jeûne et de la prière nous aidera en tant que peuple de Dieu à nous mettre face au Seigneur et face à nos frères blessés, comme des pécheurs implorant le pardon et la grâce de la honte et de la conversion, et ainsi à élaborer des actions qui produisent des dynamismes en syntonie avec l’Evangile. Car « chaque fois que nous cherchons à revenir à la source pour récupérer la fraîcheur originale de l’Évangile, surgissent de nouvelles voies, des méthodes créatives, d’autres formes d’expression, des signes plus éloquents, des paroles chargées de sens renouvelé pour le monde d’aujourd’hui » (Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n.11).

Il est essentiel que, comme Eglise, nous puissions reconnaitre et condamner avec douleur et honte les atrocités commises par des personnes consacrées, par des membres du clergé, mais aussi par tous ceux qui ont la mission de veiller sur les plus vulnérables et de les protéger. Demandons pardon pour nos propres péchés et pour ceux des autres. La conscience du péché nous aide à reconnaitre les erreurs, les méfaits et les blessures générés dans le passé et nous donne de nous ouvrir et de nous engager davantage pour le présent sur le chemin d’une conversion renouvelée.

En même temps, la pénitence et la prière nous aideront à sensibiliser nos yeux et notre cœur à la souffrance de l’autre et à vaincre l’appétit de domination et de possession, très souvent à l’origine de ces maux. Que le jeûne et la prière ouvrent nos oreilles à la douleur silencieuse des enfants, des jeunes et des personnes handicapées. Que le jeûne nous donne faim et soif de justice et nous pousse à marcher dans la vérité en soutenant toutes les médiations judiciaires qui sont nécessaires. Un jeûne qui nous secoue et nous fasse nous engager dans la vérité et dans la charité envers tous les hommes de bonne volonté et envers la société en général, afin de lutter contre tout type d’abus sexuel, d’abus de pouvoir et de conscience.

De cette façon, nous pourrons rendre transparente la vocation à laquelle nous avons été appelés d’être « le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » (Conc. Oecum. Vat.II, Lumen Gentium, n.1).

« Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui », nous disait saint Paul. Au moyen de la prière et de la pénitence, nous pourrons entrer en syntonie personnelle et communautaire avec cette exhortation afin que grandisse parmi nous le don de la compassion, de la justice, de la prévention et de la réparation. Marie a su se tenir au pied de la croix de son fils. Elle ne l’a pas fait de n’importe quelle manière mais bien en se tenant fermement debout et à son coté. Par cette attitude, elle exprime sa façon de se tenir dans la vie. Lorsque nous faisons l’expérience de la désolation que nous causent ces plaies ecclésiales, avec Marie il est nous bon «de donner plus de temps à la prière » (S. Ignace de Loyola, Exercices Spirituels, 319), cherchant à grandir davantage dans l’amour et la fidélité à l’Eglise. Elle, la première disciple, montre à nous tous qui sommes disciples comment nous devons nous comporter face à la souffrance de l’innocent, sans fuir et sans pusillanimité. Contempler Marie c’est apprendre à découvrir où et comment le disciple du Christ doit se tenir.

Que l’Esprit Saint nous donne la grâce de la conversion et l’onction intérieure pour pouvoir exprimer, devant ces crimes d’abus, notre compassion et notre décision de lutter avec courage.

Du Vatican, le 20 août 2018.

François

[1] « Mais cette sorte de démons ne se chasse que par la prière et par le jeûne » (Mt 17,21).

[2] Cf. Lettre au peuple de Dieu en marche au Chili, 31 mai 2018.

[3] Lettre au Cardinal Marc Ouellet, Président de la Commission Pontificale pour l’Amérique Latine, 19 mars 2016.

Source : http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/letters/2018/documents/papa-francesco_20180820_lettera-popolo-didio.html

Discours pontifical du 17 octobre 2015

Cet article est initalement paru sur le site du Vatican.

Béatitudes, Eminences, Excellences, Frères et Sœurs,

Alors que se déroule l’Assemblée Générale Ordinaire, commémorer le cinquantenaire anniversaire de l’institution du Synode des Evêques est pour nous tous un motif de joie, de louange et d’action de grâce au Seigneur. Depuis le Concile Vatican II jusqu’à l’actuelle Assemblée, nous avons expérimenté de manière toujours plus intense la nécessité et la beauté de ‘‘cheminer ensemble’’.

Dans cette heureuse circonstance, je voudrais adresser une salutation cordiale à Son Eminence le Cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire Général, comme au Sous-Secrétaire, Son Excellence Monseigneur Fabio Fabene, aux Officiels, aux Consulteurs et aux autres collaborateurs du Secrétariat général du Synode des Evêques, à ceux qui, dans l’ombre, travaillent chaque jour jusque tard le soir. Avec eux, je salue et je remercie de leur présence les Pères synodaux et les autres participants de l’Assemblée en cours, ainsi que tous ceux qui sont présents dans cette salle.

En ce moment, nous voulons nous souvenir aussi de ceux qui, durant ces cinquante ans, ont travaillé au service du Synode, à commencer par les Secrétaires généraux qui se sont succédé : les Cardinaux Władysław Rubin, Jozef Tomko, Jan Pieter Schotte et l’Archevêque Nikola Eterović. Je profite de cette occasion pour exprimer de tout cœur ma gratitude à tous ceux qui, vivants ou déjà décédés, ont contribué par leur engagement généreux et compétent au développement de l’activité synodale.

Depuis le début de mon ministère en tant qu’Evêque de Rome, j’ai voulu valoriser le Synode qui constitue l’un des héritages les plus précieux de la dernière assise conciliaire[1]. Pour le bienheureux Paul VI, le Synode des Evêques devait proposer de nouveau l’image du Concile œcuménique et en refléter l’esprit ainsi que la méthode[2]. Le même Pape exposait que l’organisme synodal « pourra être perfectionné par la suite »[3]. Vingt ans plus tard, saint Jean-Paul II lui faisait écho, en affirmant que « peut-être cet instrument pourra encore être amélioré. Peut-être la responsabilité pastorale collégiale peut-elle s’exprimer dans le Synode encore plus pleinement »[4]. Enfin, en 2006, Benoît XVI approuvait quelques variations à l’Ordo Synodi Episcoporum, également à la lumière des dispositions du Code de droit Canonique et du Code des Canons des Eglises Orientales, promulgués entre-temps[5].

Nous devons avancer sur ce chemin. Le monde dans lequel nous vivons, et que nous sommes appelés à aimer et à servir même dans ses contradictions, exige de l’Eglise le renforcement des synergies dans tous les domaines de sa mission. Le chemin de la synodalité est justement celui que Dieu attend de l’Eglise du troisième millénaire.

* * *

Ce que le Seigneur nous demande, en un certain sens, est déjà pleinement contenu dans le mot ‘‘Synode’’. Marcher ensemble – Laïcs, Pasteurs, Evêque de Rome – est un concept facile à exprimer en paroles, mais pas si facile à mettre en pratique.

Après avoir réaffirmé que le peuple de Dieu est constitué de tous les baptisés appelés à « être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint »[6], le Concile Vatican II proclame que « la collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (cf. 1 Jn 2, 20.27), ne peut se tromper dans la foi ; ce don particulier qu’elle possède, elle le manifeste moyennant le sens surnaturel de foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque, “des évêques jusqu’aux derniers des fidèles laïcs”, elle apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel »[7]. Ce fameux infaillible ‘‘in credendo’’.

Dans l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium, j’ai souligné que «le Peuple de Dieu est saint à cause de cette onction que le rend infaillible “in credendo”»[8], ajoutant que « chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation, et il serait inadéquat de penser à un schéma d’évangélisation utilisé pour des acteurs qualifiés, où le reste du peuple fidèle serait seulement destiné à bénéficier de leurs actions »[9]. Le sensus fidei empêche une séparation rigide entre Ecclesia docens et Ecclesia discens, puisque le Troupeau possède aussi son propre ‘‘flair’’ pour discerner les nouvelles routes que le Seigneur ouvre à l’Eglise[10].

C’est cette conviction qui m’a guidé lorsque j’ai souhaité que le peuple de Dieu soit consulté dans la préparation du double rendez-vous synodal concernant la famille, comme cela se fait et s’est fait d’habitude par tous les ‘‘Lineamenta’’. Il est certain qu’une consultation de ce genre ne pourrait, en aucune façon, suffire pour écouter le sensus fidei. Mais comment aurait-il été possible de parler de la famille sans interpeller les familles, en écoutant leurs joies et leurs espérances, leurs douleurs et leurs angoisses [11]? Par les réponses aux deux questionnaires envoyés aux Eglises particulières, nous avons eu la possibilité d’écouter au moins quelques-unes d’entre elles concernant les questions qui les touchent de près et sur lesquelles elles ont tant à dire.

Une Église synodale est une Église de l’écoute, avec la conscience qu’écouter « est plus qu’entendre »[12]. C’est une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre. Le peuple fidèle, le Collège épiscopal, l’Évêque de Rome, chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, l’« Esprit de Vérité » (Jn 14, 17), pour savoir ce qu’il dit aux Églises (Ap 2, 7).

Le Synode des Évêques est le point de convergence de ce dynamisme d’écoute mené à tous les niveaux de la vie de l’Église. Le chemin synodal commence en écoutant le Peuple qui « participe aussi de la fonction prophétique du Christ »[13] selon un principe cher à l’Église du premier millénaire : « Quod omnes tangit ab omnibus tractari debet ». Le chemin du Synode continue en écoutant les pasteurs. A travers les pères synodaux, les Évêques agissent comme d’authentiques gardiens, interprètes et témoins de la foi de toute l’Église, qui doivent savoir discerner avec attention parmi les mouvements souvent changeants de l’opinion publique. À la veille du Synode de l’an dernier je disais : « Nous demandons tout d’abord à l’Esprit Saint pour les pères synodaux, le don de l’écoute : écoute de Dieu jusqu’à entendre avec Lui le cri du peuple ; écoute du peuple jusqu’à y respirer la volonté à laquelle Dieu nous appelle »[14]. Enfin, le chemin synodal culmine dans l’écoute de l’Évêque de Rome, appelé à se prononcer comme « pasteur et docteur de tous les chrétiens »[15], non à partir de ses convictions personnelles, mais comme témoin suprême de la fides totius Ecclesiae, « garant de l’obéissance et de la conformité de l’Église à la volonté de Dieu, à l’Évangile du Christ et à la Tradition de l’Église »[16].

Le fait que le Synode agisse toujours cum Petro et sub Petro – et donc pas seulement cum Petro, mais aussi sub Petro – n’est pas une limitation de la liberté, mais une garantie de l’unité. En effet, le Pape est, par la volonté du Seigneur, « le principe perpétuel et visible et le fondement de l’unité qui lie entre eux soit les Évêques, soit la multitude des fidèles »[17]. A cela s’ajoute le concept de « communion hiérarchique », utilisé par le Concile Vatican II : Les Évêques sont unis à l’Évêque de Rome par le lien de la communion épiscopale (cum Petro) et sont en même temps soumis hiérarchiquement à lui en tant que Chef du Collège (sub Petro)[18].

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La synodalité, comme dimension constitutive de l’Église, nous offre le cadre d’interprétation le plus adapté pour comprendre le ministère hiérarchique lui-même. Si nous comprenons que, comme dit Saint Jean Chrysostome, « Église et Synode sont synonymes » [19] – parce que l’Église n’est autre que le « marcher ensemble » du troupeau de Dieu sur les sentiers de l’histoire à la rencontre du Christ Seigneur – nous comprenons aussi qu’en son sein personne ne peut être « élevé » au-dessus des autres. Au contraire, il est nécessaire dans l’Église que chacun s’« abaisse » pour se mettre au service des frères tout au long du chemin.

 

Jésus a constitué l’Église en mettant à son sommet le Collège apostolique, dans lequel l’Apôtre Pierre est le « rocher » (cf. Mt 16, 18), celui qui doit « confirmer » les frères dans la foi (cf. Lc 22, 32). Mais dans cette Église, comme dans une pyramide renversée, le sommet se trouve sous la base. C’est pourquoi, ceux qui exercent l’autorité s’appellent « ministres » : parce que, selon la signification originelle du mot, ils sont les plus petits entre tous. C’est en servant le Peuple de Dieu que chaque Évêque devient, pour la portion du Troupeau qui lui est confiée, vicarius christi[20], Vicaire de ce Jésus qui, à la dernière Cène, s’est baissé pour laver les pieds des Apôtres (cf. Jn 13, 1-15). Et, dans un tel horizon, le Successeur de Pierre n’est rien d’autre que le servus servorum Dei[21].

Ne l’oublions jamais ! Pour les disciples de Jésus, hier, aujourd’hui et toujours, l’unique autorité est l’autorité du service, l’unique pouvoir est le pouvoir de la croix, selon les paroles du Maître : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut parmi vous être le premier sera votre esclave » (Mt 20, 25-27). Parmi vous il ne devra pas en être ainsi : dans cette expression nous rejoignons le cœur même du mystère de l’Église – « Parmi vous il ne devra pas en être ainsi » – et nous recevons la lumière nécessaire pour comprendre le service hiérarchique.

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Dans une Église synodale, le Synode des évêques est seulement la manifestation la plus évidente d’un dynamisme de communion qui inspire toutes les décisions ecclésiales.

Le premier niveau d’exercice de la synodalité se réalise dans les Églises particulières. Après avoir rappelé la noble institution du Synode diocésain, dans laquelle prêtres et laïcs sont appelés à collaborer avec l’Évêque pour le bien de toute la communauté ecclésiale[22], le Code de droit canonique consacre une grande place à ce qu’on appelle d’habitude les “organismes de communion” de l’Église particulière : le Conseil presbytéral, le Collège des Consulteurs, le Chapitre des Chanoines et le Conseil pastoral[23]. Une Église synodale peut commencer à prendre forme seulement dans la mesure où ces organismes restent reliés avec “la base” et partent des gens, des problèmes de chaque jour : de tels instruments qui, parfois, font preuve de lassitude, doivent être valorisés comme une occasion d’écoute et de partage.

Le second niveau est celui des Provinces et des Régions ecclésiastiques, des Conciles particuliers et d’une façon spéciale des Conférences épiscopales[24]. Nous devons réfléchir pour accomplir encore davantage, à travers ces organismes, les instances intermédiaires de la collégialité, peut-être en intégrant et en mettant à jour certains aspects de l’ancienne organisation ecclésiastique. Le souhait du Concile que de tels organismes puissent contribuer à accroître l’esprit de la collégialité épiscopale ne s’est pas encore pleinement réalisé. Nous sommes à mi-chemin, à une partie du chemin. Dans une Eglise synodale, comme j’ai déjà affirmé, « il n’est pas opportun que le Pape remplace les Épiscopats locaux dans le discernement de toutes les problématiques qui se présentent sur leurs territoires. En ce sens, je sens la nécessité de progresser dans une “décentralisation” salutaire »[25].

Le dernier niveau est celui de l’Église universelle. Ici le Synode des Évêques, représentant l’épiscopat catholique, devient une expression de la collégialité épiscopale à l’intérieur d’une Église tout entière synodale[26]. Deux expressions différentes : “collégialité épiscopale” et “Église tout entière synodale”. Elles manifestent la collégialité affective, laquelle peut même devenir dans certaines circonstances “effective”, qui unit les Évêques entre eux et avec le Pape dans la sollicitude pour le Peuple de Dieu[27].

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L’engagement pour édifier une Église synodale – mission à laquelle nous sommes tous appelés, chacun dans le rôle que lui confie le Seigneur – est plein d’implications œcuméniques. Pour cette raison, m’adressant à une délégation du Patriarcat de Constantinople, j’ai rappelé récemment la conviction que « l’examen attentif de la manière dont s’articulent, dans la vie de l’Église, le principe de la synodalité et le service de celui qui préside, offrira une contribution significative au progrès des relations entre nos Églises »[28].

Je suis persuadé que, dans une Église synodale, même l’exercice du primat pétrinien pourra recevoir une plus grande lumière. Le Pape ne se trouve pas, tout seul, au-dessus de l’Église, mais en elle comme baptisé parmi les baptisés et dans le Collège épiscopal comme évêque parmi les évêques, appelé en même temps – comme Successeur de l’apôtre Pierre – à guider l’Église de Rome qui préside dans l’amour toutes les Églises[29].

Tandis que je rappelle la nécessité et l’urgence de penser à « une conversion de la papauté »[30], je répète volontiers les paroles de mon prédécesseur le Pape Jean-Paul II : « L’évêque de Rome sait bien […] que le désir ardent du Christ est la communion pleine et visible de toutes les Communautés dans lesquelles habite son Esprit en vertu de la fidélité à Dieu. Je suis convaincu d’avoir à cet égard une responsabilité particulière, surtout lorsque je vois l’aspiration œcuménique de la majeure partie des Communautés chrétiennes et que j’écoute la requête adressé de trouver une forme d’exercice de la primauté ouverte à une situation nouvelle, mais sans renoncement aucun à l’essentiel de sa mission »[31].

Notre regard s’élargit aussi à l’humanité. Une Église synodale est comme un étendard levé parmi les nations (cf. Is 11, 12) d’une façon qui – même en invoquant la participation, la solidarité et la transparence dans l’administration des affaires publiques – remet souvent le destin de populations entières entre les mains avides de groupes restreints de pouvoir. Comme l’Église qui “marche au milieu” des hommes, participe aux tourments de l’histoire, cultivons le rêve que la redécouverte de la dignité inviolable des peuples et de la fonction du service de l’autorité puissent aider aussi la société civile à se construire dans la justice et dans la fraternité, générant un monde plus beau et plus digne de l’homme pour les générations qui viendront après nous[32]. Merci.


[1] Cf. François, Lettre au Secrétaire général du Synode des Evêques, Son Eminence le Cardinal Lorenzo Baldisseri, à l’occasion de l’élévation à la dignité épiscopale du Sous-Secrétaire, Monseigneur Fabio Fabene, 1er avril 2014.

[2] Cf. Bienheureux Paul VI, Discours pour le début des travaux de la 1ère Assemblée générale ordinaire du Synode des Evêques, 30 novembre 1967.

[3] Bienheureux Paul VI, Motu proprio Apostolica sollicitudo, 15 septembre 1965, Proemio.

[4] Saint Jean-Paul II, Discours à l’occasion de la conclusion du VIème Assemblée générale Ordinaire du Synode des Evêques, 29 octobre 1983, n. 5.

[5] Cf. AAS 98 (2006), 755-779.

[6] Concile Œcuménique Vatican II, Const. dogm. Lumen gentium (21 novembre 1964), n. 10

[7] Ibid, n. 12.

[8] François, Exhort. Ap. Evangelii gaudium, 24 novembre, n. 119.

[9] Ibid, n. 120.

[10] Cf. François, Discours à l’occasion de la Rencontre avec les Evêques responsables du Conseil Episcopal Latino-américain (C.E.L.AM), dans le cadre la Rencontre de la Réunion générale de Coordination, Rio de Janeiro, 28 juillet 2013, nn. 5, 4 ; Id., Discours à l’occasion de la Rencontre avec le clergé, les personnes de vie consacrée, et des membres de conseils pastoraux, Assise, 4 octobre 2013.

[11] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, 7 décembre 1965, n. 1.

[12] Cf. François , Exhort. apost. Evangelii gaudium, n. 171.

[13] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 12.

[14] François, Discours à l’occasion de la veillée de prière en préparation au Synode sur la famille, 4 octobre 2014.

[15] Conc. Œcum. Vat. I, Const. dogm. Pastor aeternus, 18 juillet 1870, chap. IV: Denz. 3074. Cf. Codex Iuris Canonici, c. 749 § 1.

[16] François, Discours pour la conclusion de la 3ème Assemblée Générale Extraordinaire du Synode des Evêques, 18 octobre 2014.

[17] Conc. Œcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 23. Cf. Conc. Œcum. Vat. I, Const. dogm. Pastor aeternus, Prologo : Denz. 3051.

[18] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 22. Decr. Christus Dominus, 28 octobre 1965, n. 4.

[19] Saint Jean Chrysostome, Explicatio in ps 149 : PG 55, 493.

[20] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 27.

[21] François, Discours pour la conclusion de la 3ème Assemblée Générale Extraordinaire du Synode des Evêques, 18 octobre 2014.

[22] Cf. Codex Juris Canonici, cann. 460-468.

[23] Cf. ibid. can. 495-514.

[24] Cf. ibid. can. 431-459.

[25] François, Exhort. apost. Evangelii gaudium, n. 16 ; cf. ibid. n. 32.

[26] Cf. Conc. œcum. Vat. II, Décret Christus Dominus, n. 5 ; Codex Juris Canonici, cann. 460-468.

[27] Cf. Saint Jean-Paul II, Exhort. apost. postsynod. Pastores gregis, 16 octobre 2003, n. 8.

[28] François, Discours à la délégation œcuménique du Patriarcat de Constantinople, 27 juin 2015.

[29] Cf. Saint Ignace d’Antioche, Epistula ad romanos, Proemio : PG 5, 686.

[30] François, Exhort. apost. Evangelii gaudium, n. 32.

[31] Saint Jean-Paul II, Lett. enc. Ut unum sint, 25 mai 1995, n. 95.

[32] Cf. François, Exhort. apost. Evangelii gaudium, n. 186-192 ; Lett.enc. Laudato si’ 24 mai 2015, nn. 156.162.