Contribution envoyée par Promesses d’Église à la Conférence des évêques de France le dimanche 14 avril 2024

Promesses d’Église s’est mis en marche en 2019 à l’appel du Pape François dans sa lettre au Peuple de Dieu d’août 2018 pour une transformation de l’Église mettant fin aux abus d’autorité, de conscience et aux abus sexuels. Fort de la diversité de ses membres, Promesses d’Église a deux balises sur son chemin : l’engagement de chaque organisation membre à se transformer et la volonté d’apporter sa contribution à la transformation de l’Église à partir de cette dynamique.

NOTRE EXPÉRIENCE SYNODALE

Dès l’origine de Promesses d’Église, nous avons choisi d’inscrire notre démarche dans l’Église en entrant en dialogue avec les évêques à la recherche d’une juste relation synodale. Nous avons également voulu, dès nos premiers pas, nous interroger sur le sens de la synodalité : avec l’aide de théologiens et en partant de l’expérience de gouvernance de nos mouvements, nous avons longuement exploré l’importance de l’écoute et de la participation de tous les baptisés à la vie de l’Église. Nous en avons tiré un bel outil pédagogique, l’arbre de la synodalité, qui peut permettre à d’autres de s’interroger sur leur propre démarche.

Par la suite notre démarche a trouvé naturellement sa place dans le mouvement synodal dont le Pape a donné le signal en 2021 lorsque la Conférence des évêques nous a demandé une contribution à la première étape du synode. La méthode de consultation de tous nos membres qui s’est achevée par un temps de conversation spirituelle a porté des fruits au-delà de la contribution réalisée, en nous invitant à poursuivre un chemin plus synodal dans nos mouvements et au sein de notre collectif.

Signe de ce dynamisme, les 25 mouvements qui avaient répondu à l’appel en 2018 sont aujourd’hui 45. Ils témoignent d’une large diversité de sensibilités ecclésiales, de tailles et de modes de gouvernance et nous avons fait l’expérience des joies et des difficultés de marcher ensemble.

La découverte mutuelle de mouvements qui ne se connaissaient pas, voire qui avaient une vision stéréotypée les uns des autres, la capacité à se parler et à avancer ensemble sont reconnues par tous comme des richesses, un soutien pour les mouvements membres et la manifestation d’un lieu d’Église où les différences ne font pas peur, où le dialogue est possible et où la communion est une espérance.

Mais nous avons également pris conscience du défi que représente cette diversité, défi qui est d’ailleurs celui de l’Église tout entière. Ainsi avons-nous connu des déceptions et des questionnements sur notre projet et sur notre capacité à poursuivre notre contribution à la transformation de l’Église.

Ce fut le cas lorsqu’après les révélations de la Ciase sur les abus dans l’Église en France et leur caractère systémique, un certain nombre de nos membres ont douté de la volonté de notre Église à prendre des mesures suffisantes. Nous n’avons pas su trouver les moyens de porter à ce moment-là une parole publique commune pour dire à la fois notre déception et notre volonté de nous engager nous-mêmes dans cette lutte. C’est également le cas quand un mouvement quitte le collectif, introduisant en nous le doute sur notre capacité à affronter des désaccords, à les exprimer et à chercher des consensus créateurs de communion. À cet égard nous avons la chance de compter parmi nous un mouvement œcuménique, la Communauté du Chemin Neuf, dont l’expérience peut nous aider à apprendre comment prendre des décisions par consensus.

Aujourd’hui, notre participation à cette nouvelle étape du synode se nourrit à la fois de notre expérience en tant que collectif et de l’expérience des mouvements qui en sont membres. Elle s’appuie sur la diversité de nos expériences et notre recherche d’un cheminement commun et s’attache aux points mis en lumière par le rapport de la session d’octobre 2023 du synode: la coresponsabilité et l’élargissement de la démarche synodale.

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